Article publié le 21/08/2024
Jean-Renaud Cuaz, président de la Société d’Études Historiques et Scientifiques de Sète : « Notre société se met au service de l’Histoire pour les 80 ans de la libération »
La société d’études propose une visite des lieux phares de cette période, à travers un chemin mémoriel sur le traces du passé sétois.
Il semble difficile d’imaginer qu’il y a tout juste 80 ans, les Sétois apprenaient le débarquement de Provence, sous le commandement d’Alexander Patch et Jean de Lattre de Tassigny. Une lueur d’espoir, après des évacuations par milliers, des déportations (une soixantaine de Sétois connaitront le voyage au bout de l’enfer, dont Jacqueline Strul, petite Sétoise alors âgée de 15 mois, déportée dans les camps avec ses parents) et la présence sinistre de l’ennemi, au quatre coins de la ville. Seulement, il faudra attendre le 21 aout pour que les Sétois se rassemblent sous le balcon de l’Hôtel de Ville et fêter la libération de Sète dans un moment de grâce qui restera marqué dans les mémoires. Pour cette date anniversaire, la Société d’Études Historiques et Scientifiques de Sète présente, en partenariat avec la ville de Sète, un chemin de mémoire à travers la ville. Une plongée dans le Sète des années 40, grâce à des panneaux accolés sur les façades de la ville.
Pour comprendre la genèse de ce projet, il faut se référer à Jean-Renaud Cuaz, président de la Société d’Études Historiques et Scientifiques de Sète et sa région (Sehsser). Comme Ulysse revenant à Ithaque, Jean-Renaud Cuaz a quitté Sète, à 18 ans, pour Paris, où il étudiera l’histoire de l’art, puis montera une agence de communication. Avant de faire la grande traversée, direction Chicago, où il s’établira 11 ans. Après son retour à Sète, il monte les éditions Auda Sud, et reprendra, plus récemment, les éditions l’An demain. Alors, où est l’Histoire, la petite et la grande, dans ce parcours riche en voyages ? Jean-Renaud, bien que très tôt passionné d’histoire, ne s’était jamais penché sur l’histoire de sa ville, Sète. C’est à son retour, dans l’appartement familial du quai de Bosc, qu’un nom, parmi le voisinage, le fera renouer avec le passé de la ville. Il s’agit d’Alain Degage, historien et figure tutélaire de la ville, ô combien érudit : « Il était mon voisin dans ma jeunesse. Je regrette de ne pas l’avoir davantage connu, il est décédé à mon retour. Mais son nom, son amour de l’histoire et son action pour les archives municipales continuent de nous influencer ».
La tâche moins aisée sera de retrouver photos et archives de cette époque, à l’heure où la génération de la résistance s’en est allée (François Chafes, Yolande Theule-Bacquet ou Louis Doise, étaient les dernières mémoires vivantes de cette période). Pour Jean-Renaud Cuaz, c’est le travail de groupe qui facilite la rencontre et l’échange : “A la société d’études historiques, nous recevons beaucoup de monde, notamment des enfants de résistants, qui témoignent et se souviennent. La génération de résistants, de déportés, ne parlait pas ou peu. La génération née en 30-40, elle, se souvient et transmet.” Pour ce qui est des photos, l’historien remercie les archives municipales pour le fond iconographique que ce service abrite.
Le parcours s’organisera de la manière suivante : Une exposition éditoriale de 16 affiches, illustrant l’occupation du 12 novembre 1942 au 20 août 1944, est installée dans les rues de la ville : Hôtel de Ville, quai de Bosc, pont Sadi Carnot, gare ferroviaire, pont de Pierre, pont du Tivoli, quai de la République, quai d’Alger, grand’rue Mario Roustan, quai Général Durand, promenade J.-B. Marty, quai de la Consigne, phare Saint-Louis, Môle Saint-Louis, fort Saint-Pierre et Mont Saint-Clair.
Passant, souviens-toi !
“Il est essentiel de se souvenir. Se souvenir de ceux qui ont combattu vaillamment contre l’oppression, se souvenir de ceux qui ont résisté dans l’ombre, se souvenir de ceux qui ont souffert et ont fait des sacrifices incommensurables pour que nous puissions vivre aujourd’hui dans un monde plus libre et plus juste. Il est essentiel de se souvenir que la guerre n’est jamais une solution et que les victimes sont toutes des êtres humains dont la vie a été brisée. Se souvenir de notre ville détruite et évacuée de sa population réfugiée notamment dans l’arrière-pays héraultais mais aussi plus loin.
Le Chemin de Mémoire que nous inaugurons aujourd’hui est un lien vivant entre le passé et le présent. Il est un témoignage de notre devoir de mémoire, un rappel constant de l’importance de préserver l’histoire pour les générations futures.
En parcourant ce chemin, nous nous rappelons non seulement les événements tragiques qui ont marqué notre ville il y a 80 ans, mais aussi la résilience et la détermination de tous celles et ceux qui l’ont reconstruite et qui sont revenus après les terribles bombardements. Leur courage est une source d’inspiration intarissable pour nous tous, un rappel poignant de la force de la solidarité et de l’unité des sétoises et des sétois face à l’adversité.”
François Commeinhes, Maire de la ville de Sète
Libération de Sète et du Bassin de Thau :
Vernissage de l’exposition « UN CHEMIN DE MEMOIRE »
Découvrir le long des quais, sur les places, ou à la croisée des rues de Sète les sites détruits en 1944 par les bombardements alliés du 25 juin et par les troupes allemandes le 19 août avant leur départ… c’est ce que propose l’exposition « Un chemin de mémoire » qui sera inaugurée mardi 20 août, à 11h, rue Gambetta, à Sète.
Conçue par la Société d’Études Historiques et Scientifiques de Sète et sa Région (SEHSSER), dans le cadre des 80 ans de la libération de Sète et du Bassin de Thau, et avec le soutien de la ville de Sète, ce parcours mémoriel est composé de 16 affiches, panneaux et bâches illustrés de photographies historiques, issues en grande partie de la collection Arsène Chavin.
Un dépliant permet aux visiteurs de suivre le parcours, principalement en cœur de ville.
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